Il y a quelques jours, alors que je sortais sur le pont avant pour… je ne sais pas bien pourquoi au juste… Bref, j’étais sur le pont avant, et je regarde, comme je le fais quasi quotidiennement, le nid des poules d’eau. Je trouve Maman Coot dans une bien étrange position, la tête recourbée et le front appuyé contre le bord de son nid. Je l’observe plus attentivement et m’aperçois qu’elle tremble, ou plus précisément qu’elle est prise de soubresauts par intervalles. Je reste plusieurs longues minutes à l’observer et à me demander ce qui peut bien être en train de se passer. Puis je vois que sa queue avait l’air de se lever de temps à autre. J’en déduis que peut-être elle serait en train de pondre! Mais franchement, je ne pensais pas que c’était si long et surtout si douloureux (enfin pour une poule s’entend, parce que pour les humains, j’ai ouïe dire que c’était pas toujours une partie de plaisir). Mais rien ne semble sortir. Je retourne vaquer à mes occupations en me disant que je reviendrai prendre de ses nouvelles un peu plus tard.

Je n’ai malheureusement pas eu à attendre longtemps. J’entends un bruit contre la coque, pensant que c’était un chat à l’eau, je sors vite à la rescousse d’un Pouce quelconque pour m’apercevoir que Pouces il n’y avait point, mais que la Famille Coots était regroupée autour de Maman Coot qui était sortie du nid et était tout bonnement en train de se noyer, les ailes déployées à la surface et la tête sous l’eau. Elle semblait se débattre contre une main invisible qui la plongeait dedans. Je regardais la scène, en laissant couler quelques larmes d’impuissance face à cette lente agonie et la détresse des jeunes Coots, qui même quasiment adultes, continuaient de rester autour d’elle et à lui donner des petits coups de bec comme pour dire « hey, qu’est ce qui t’arrive Maman? Tu nous fais peur là! Reviens à la maison, on va prendre soin de toi et t’aider à aller mieux ».

J’aurais tellement voulu pouvoir faire quelque chose pour l’aider, au moins à ne pas souffrir…

Cette horrible et triste expérience m’a fait me demander quelle pouvait bien être la cause de cette mort qui ne semblait pas être très naturelle mais un genre d’empoisonnement ou d’étouffement après avoir ingurgité un bout de plastique? Serait-ce une conséquence de tout ce que les résidents autour jettent comme pains, naans, gâteaux et j’en passe et causent des maladies comme le botulisme?

Les petits sont restés là, pendant un long moment à la regarder, à l’attendre. Le lendemain le nid avait été balayé, comme démonté, et ils restaient, à attendre encore, presque immobiles. À ceux qui pensent que les oiseaux n’ont pas de sentiments, j’ai été la première surprise de voir autant d’attention, d’angoisse, de démunition et de tristesse chez des poules d’eau, chez la Famille Coots.

En attendant Godot

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